Mam'zelle Blanche

Le monde des hommes s'installe et devient curieux de lui-même et de ses actes. Avare, cupide, naïf, aveugle, sensible et intelligent, l'homme avance avec et sans douleur, dans un monde qu'il nettoie selon ses besoins. Une pérennisation non sans mal, lui confère le droit de tout contrôler, par la soumission du plus faible, par le renvoi d'une partie de son reflet, que le miroir peine à accepter. Éloigné de l'Éden, il trace et redessine sa sensibilité vacillante et retrouves-en son ingéniosité la soif d'une certaine lumière qu'il suppose être sienne. L’homme veut conquérir et posséder tout sur son passage. Avec lui, il n'y a que maîtres ou esclaves, que dominants et dominés. Avec lui, il y a que servir ou être servi et souvent que noir ou blanc. Sa Mère Nature n’est plus qu'un espace réduit, dépecé, étriqué et emballé. Ainsi, maître de son espace, il l'est aussi pour son espèce, où l'esthétique d'une civilisation propre, aseptisée et saine forme un univers qui semble lui convenir.

Au sein de cette mise en scène humaine, l’étoile apparaît sous les traits d'une jeune fille créole prénommée Blanche. Sur le bord de la rivière des Mille îles au Canada, Jimmy assis sur un tronc d’arbre regard le lever de soleil de cette début d’hiver qui s’annonce rude. Accompagner de sa fille Laurie, Jimmy sait qu’elle est en âge d’entendre l’histoire fantastique de mamie Blanche. Enrouler dans une couverture, elle est attentive sur les propos de son père, qui relate l’odyssée de Blanche et de l’île ou elle a reçu les bases d’une vie non planifiée.

Par ANUNDA Démétrius

édition Edilivre